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Progrès et liberté de circulation

6 janvier 2019.

Je ne suis pas là pour parler de politique, ce n'est pas l'objet de ce site, cela ne l'a jamais été, et je pense que cela ne le sera jamais. Déjà car son état de quasi-abandon l'en empêche par essence, et ensuite car si je voulais vraiment me faire un site pour discuter de ces sujets, soit j'en créerais un autre, soit j'ouvrirais un blog, c'est encore plus simple.

Néanmoins, les décisions plus ou moins récentes, car j'ai cette page à l'esprit depuis un certain temps, prises par des personnalités dotées de pouvoirs politiques, m'obligent à en toucher un mot ou deux. Dont acte.

Première à tirer, au moins en France, la ville de Paris, qui a interdit l'accès à la capitale aux véhicules mis en circulation avant 1996 à ses rues, comme chacun sait, propres et exemptes de reproches, dès juillet 2016. Vingt ans, le plus bel âge ? Vraisemblablement pas pour la ferraille, en terres parisiennes. Raison invoquée ? La pollution.
Cible facile, juste sur le fond. Une Corsa B, ou une 205 Diesel, pour rester dans le sujet, dont le niveau de dépollution ne dépasse pas Euro 1, ne répond plus aux normes de dépollution actuelles. Mais combien en reste-t-il ? Et en région parisienne ? Fort peu. Et ce n'est pas une 205 ou une Corsa B, circulant même aux portes de sa Sainteté rue de Rivoli (où il est vrai qu'on fait davantage de surplace), qui va faire exploser les maladies respiratoires des riverains.

Les mêmes édiles, convertis au capitalisme et à son pendant libéraliste, ont retenu la leçon sans l'appliquer : "il faut laisser le marché décier", vieil axiome que l'on a trop entendu lorsqu'il s'est agi d'abandonner des pans de services publics et d'entreprises. Même, et surtout, après avoir provoqué des distortions de marché, par leurs décisions, par l'UE, par exemple. Mais je digresse.

En l'espèce, laisser décider le marché, ça aurait été attendre que la vieille bagnole lâche. Et son utilisateur, qu'on imagine peu fortuné, aurait été contraint de changer, pour plus récent, moins polluant. Mais non. La marche forcée, en marche toujours, en marche ou crève. Le travailleur pauvre, qui ne peut plus, depuis longtemps, se loger dans Paris aux loyers délirants, parfois exilé là où les transports en commun ne vont pas, ou ne vont plus, ne peut plus utiliser sa voiture.

Et encore, on lui colle (UE encore), un durcissement discutable du contrôle technique, le mouvement des gilets jaunes ayant retardé de six mois un durcissement encore plus discutable car marqué du sceau de la bêtise de la pollution sur le CT Diesel (France uniquement, merci qui?).

On en est donc là : une précarisation des classes moyennes qui ne va pas en s'arrangeant, un étranglement des plus pauvres qui se trouvent, en sus, entravés dans leur liberté de circulation. Chouette progrès.
Abaisser la pollution, atmosphérique, des sols, des océans, réduire la consommation d'énergie et des ressources naturelles, est bien sûr un but à atteindre, je ne prétendrai pas le contraire. Mais pas à n'importe quel prix, pas en pressurant davantage, pas quand cela ne consiste, pour le commun, qu'à payer davantage, pour un avantage induit inexistant.

Le futur de l'automobile ? Du tout électrique ? Pourquoi pas, puisqu'on nous le dit ! Au moment où on se pose la question du nucléaire, où la société qui fabriquait des éléments essentiels de la production électrique en France a été vendue à un conglomérat étranger et donc la dépendance de fait de la France à une société étrangère (elle ou une autre, après tout...), remplacer le pétrole (qui n'est pas sans fin, d'accord), par de l'électricité, qu'on stocke dans des batteries gourmandes en terres rares (dont l'extraction est aussi discutable et pas non plus une ressource infinie) est certainement brillant.

Bonne route à ceux qui le peuvent encore.

Et à titre indicatif, le coût environnemental de la production d'électricité, par pays : https://www.electricitymap.org/


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